Dans un commentaire, un lecteur Venellois se pose des questions au sujet de la construction de la maison bioclimatique…
Claude a posé la question à l’architecte, voici sa réponse. →
Le questionnement de cette personne porte sur trois aspects différents :
- Durabilité de la technique : Il y a deux aspects :
- Durabilité dans le sens durable-soutenable pour la planète. Ce projet reste exemplaire dans les choix fait par le maître d’ouvrage (vous) et le maître d’œuvre (nous) dans les matériaux (peu transformés) et dans les mises en œuvre. Ne pas oublier la notion du social et de la mise en œuvre par les résidents de l’association.
- Durabilité dans le sens pérennité dans le temps. Les matériaux employés ont tous une durée de vie longue. Les éléments en bois protégés de l’eau ont une durée de vie de plusieurs siècles. La paille que l’on retrouve dans des vestiges archéologiques de plusieurs siècles, approche du siècle dans les constructions en botte de paille existantes et encore habitées de nos jours.
- Entretien de l’isolant : Cet isolant d’une densité de 110kg/m3, très siliceux, compressé ne souffre pas de tassement, de pourrissement, ne se désagrège pas (hors contact avec l’eau). Cet isolant n’a pas besoin d’entretien sur la durée de vie qui lui est connue. Les isolants conventionnels tels les laines minérales également utilisés emprisonnés dans certaines techniques de constructions résistent mal au tassement de part leur faible densité. L’énergie nécessaire à leur production étant sans commune mesure avec ces bottes produites dans un rayon de 15km. (il en est de même avec le polystyrène).
- Échelle de temps : J’ai précisé la durée de vie du bois dans la construction plus haut. À ce jour nous ne pouvons pas annoncer une durée de vie équivalente pour le béton et le parpaing en béton dans sa configuration actuelle. Le Béton armé des années 50 souffre aujourd’hui de restauration très lourde en profondeur notamment au niveau de la ferraille. Le parpaing vieux de quelques décennies n’a pas encore fait ses preuves dans le temps. Je ne parle pas de la pierre qui est « éternelle… ». En revanche il ne faudrait pas confondre ou comparer la durée de vie de la pierre avec la paille. Comparons ce qui est comparable : la pierre avec le bois (classe 3 pour le douglas employé) et le polystyrène/laine minérale avec la paille. Une maison en pierre sans isolant ne répondant pas aujourd’hui aux enjeux environnementaux qui nous préoccupent.
J’ai déjà apporté ces précisions à plusieurs reprises lors de la phase conception de ce projet ensemble autour de la table de discussion. J’apporte des compléments aujourd’hui et davantage encore demain avec des réalisations nouvelles et des remises à l’épreuve de techniques et de nouvelles pistes dans ce mode constructif qui reste à nos yeux un des plus vertueux et respectueux de l’humain et de l’environnement. De nombreuses techniques autour de la paille peuvent encore soulager les constructions de leur impact général sur les ressources. Nous pourrions en discuter sans discontinuer mais ce n’est pas par mail que cela s’y prête le mieux.
Je vous invite toutefois à retrouver des réponses sur le site du Réseau Français de la Construction en Paille (R.F.C.P.), cela vous renseignera plus en détails que je ne pourrais le faire dans un mail. https://sites.google.com/a/compaillons.eu/rfcp-public/construction-en-paille/faq
Au plaisir de vous revoir sur place et poursuivre ces échanges. J’aime à préciser l’exemplarité de ce chantier pour ce qu’il représente globalement et qui a su, à mes yeux, s’implanter dans ce que Berdine développe depuis des décennies. Je rentre d’une visite de chantier bois à Salon de Provence, j’ose rappeler qu’il se passe autre chose, qu’il se passe quelque chose au hameau de Basses-Courennes.
Cordialement
Bijan AZMAYESH
Atelier Ostraka
sarl d’architecture et d’urbanisme
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